Poésie
"La poésie dit des choses en plus, pense des choses en plus, fait des choses en plus de tout le reste – elle ne contourne pas la philosophie, elle ne redouble pas la littérature, elle ne renie pas la politique, elle se situe seulement sur un autre plan, comme la musique se situe sur un autre plan que celui du bruit. Mais la poésie, contrairement à la parole politique, ne promet rien, n’annonce pas grand-chose, explore toujours ce qui se passe dans les parages de la vérité. La poésie, ne peut pas être seulement un jeu avec les mots, elle n’est qu’une tentative désespérée d’intercepter fugitivement le temps, elle n’est que la trace de ce qui se passe, elle ne le retient pas. La poésie n’a pas à rendre de comptes, elle avance comme elle peut vers un destin qu’elle s’invente."
Morceaux choisis de l’article "Poésie, anarchie et désir" d’Adeline Baldacchino,
| Économía doméstica
Tener un sitio para cada cosa y tener cada cosa en su sitio. Así arreglé mi casa. Impecable anaquel el de los libros: Un apartado para las novelas, otro para el ensayo y la poesía en todo lo demás.
y no confundirás los manteles de lino con los que se usan cotidianamente. Y hay también la vajilla de la gran ocasión y la otra que se usa, se rompe, se repone y nunca está completa. La ropa en su cajón correspondiente.
y la composición que los hace armoniosos. Naturalmente que la superficie (de lo que sea) está pulida y limpia.
Pero hay algunas cosas que provisionalmente coloqué aquí y allá o que eché en el lugar de los trebejos. Algunas cosas. Por ejemplo, un llanto que no se lloró nunca; una nostalgia de que me distraje, un dolor, un dolor del que se borró el nombre, un juramento no cumplido, un ansia.
de un frasco mal cerrado y retazos de tiempo perdido en cualquier parte. Esto me desazona. Siempre digo: mañana... y luego olvido. Y muestro a las visitas, orgullosa, una sala en la que resplandece la regla de oro que me dio mi madre.
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Économie domestique
avoir une place pour chaque chose et avoir chaque chose à sa place. ↩ C’est ainsi que j’ai organisé ma maison. Formidable étagère que celle des livres : Un coin pour les nouvelles, un autre pour les essais, et la poésie dans tous les autres.
et tu ne confondras pas les nappes de lin avec celles à usage quotidien. Il y a aussi le service à vaisselle pour les grandes occasions et celui qui se casse, se rachète et n’est jamais au complet. Les vêtements dans leur tiroir correspondant.
et la composition qui les rends harmonieux. Naturellement, la surface (de quoi que ce soit) est polie et propre.
que la poussière ne se faufile pas dans les coins. Mais il y a des choses que j’ai placé ici et là provisoirement ou bien que j’ai foutu avec les ustensiles. Des choses. Par exemple, un chagrin que je n’ai jamais pleuré; une nostalgie qui me distrait, une douleur, une douleur dont j’ai oublié le nom, une promesse qui n’a pas été tenue, de l’anxiété.
d’un flacon mal fermé et des morceaux de temps perdu un peu partout. ça me décourage. Chaque jour je me dis : demain... Et puis j’oublie. Et lorsque l’on me rend visite, je montre, fière, un salon où brille la règle d’or que m’a transmise ma mère.
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Ressources
UN MOIS LUNAIRE DE POÉSIE Recherche et échanges de textes, comme remède à l’ignorance. Lisa & Martin 2020